Aucun

(0)
Main uniquement

(1)
Tout le membre supérieur

(2)
Généralisés

(3)
Aucune

(0)
Paumes

(1)
Paumes et front

(2)
Généralisées

(3)
Aucune

(0)
Discrète

(1)
Généralisée/contrôlable

(2)
Généralisée/incontrôlable

(3)
Aucun

(0)
Photo-/ phonophobie, prurite

(1)
Hallucinations critiquées

(2)
Hallucinations non critiqués

(3)

Interprétation du score de Cushman

  • Un score de surveillance du sevrage alcoolique

Les références

  • Conférence de Consensus du 17 mars 1999 " Objectifs, indications et modalités du sevrage du patient alcoolodépendant Cushman P Jr, Forbes R, Lerner W, Stewart M. Alcohol withdrawal syndromes : clinical management with lofexidine. Alcohol Clin Exp Res1985 ;9:103-8.

Le score de Cushman est un outil clinique développé pour l’évaluation objective du syndrome de sevrage alcoolique, une complication fréquente et potentiellement grave chez les patients présentant une dépendance chronique à l’alcool. Sa finalité est de standardiser l’observation des symptômes et de guider le clinicien dans le choix et l’adaptation du traitement, en particulier l’administration de benzodiazépines.
Contexte clinique
Le sevrage alcoolique résulte de l’arrêt brutal ou de la réduction importante de la consommation d’alcool chez un patient dépendant. Il survient généralement dans les 6 à 24 heures après la dernière prise et peut évoluer de formes bénignes (tremblements, anxiété) à des formes sévères, telles que le delirium tremens ou les crises épileptiques. L’enjeu est de dépister précocement les signes de gravité afin de prévenir les complications.
Structure et critères du score
Le score de Cushman s’appuie sur l’évaluation de plusieurs paramètres cliniques, chacun coté de 0 (absent) à 3 (sévère). Les principaux symptômes analysés sont :
Agitation psychomotrice
Sueurs (transpiration excessive)
Tremblements (des extrémités, parfois généralisés)
Hallucinations (visuelles, auditives ou tactiles)
Orientation temporo-spatiale (désorientation, confusion)
La somme des points permet d’obtenir un score global, classant la sévérité du sevrage :
< 5 points : sevrage léger, surveillance simple.
5 à 15 points : sevrage modéré, traitement symptomatique adapté.
> 15 points : sevrage sévère, risque élevé de complications, hospitalisation et traitement intensif nécessaires.
Intérêt pratique
Le score de Cushman est simple, rapide et reproductible. Il permet une surveillance régulière (toutes les 2 à 4 heures selon la sévérité) et une adaptation dynamique du traitement :
prescription et titration des benzodiazépines,
indication d’une hospitalisation ou d’une réanimation si nécessaire,
repérage des patients à haut risque de delirium tremens.
En pratique, le score guide le clinicien dans une démarche progressive et sécurisée, évitant à la fois le sous-traitement (risque de complications) et le sur-traitement (risque de sédation excessive).
Comparaison avec d’autres scores
Le Cushman score partage des similitudes avec le CIWA-Ar (Clinical Institute Withdrawal Assessment for Alcohol, revised), également utilisé dans l’évaluation du sevrage alcoolique. Le CIWA-Ar est plus détaillé (10 items), mais plus long à remplir. Le score de Cushman, plus concis, s’avère particulièrement adapté au contexte des urgences et des services à forte activité, où l’évaluation doit être rapide et répétée.
Limites
Le score de Cushman repose uniquement sur l’observation clinique et peut varier selon l’expérience de l’évaluateur. Il ne prend pas en compte certains facteurs de risque (antécédents de crises convulsives, comorbidités médicales, etc.) qui doivent être intégrés dans la prise de décision. Enfin, il nécessite une réévaluation régulière pour être pleinement efficace.
Conclusion
Le score de Cushman est un outil précieux pour l’évaluation et la surveillance du syndrome de sevrage alcoolique. Par sa simplicité et sa rapidité d’utilisation, il facilite la prise en charge en médecine d’urgence et en addictologie, permettant une titration adaptée du traitement et la prévention des complications graves. Utilisé seul ou en complément d’autres échelles comme le CIWA-Ar, il contribue à une meilleure standardisation des soins et à une sécurisation accrue du parcours patient.