Interprétation de la Kaliémie Corrigée

Les références

  • https://www.omedit-nag.fr/sites/default/files/public/54/fiche_kcl_omedit_aquitaine_vnov_2014.pdf

La kaliémie corrigée est un calcul permettant d’ajuster la valeur de la kaliémie mesurée (taux de potassium sanguin) en fonction de l’équilibre acido-basique, afin de mieux évaluer le statut réel en potassium du patient. En effet, l’ion potassium est fortement influencé par le pH sanguin : une variation de l’acidité peut modifier sa répartition intra- et extracellulaire, faussant l’interprétation clinique.
Principes physiopathologiques
En acidose métabolique, les ions H⁺ entrent dans la cellule en échange de K⁺, ce qui augmente artificiellement la kaliémie.
En alcalose, le mécanisme inverse survient, abaissant faussement la kaliémie.
👉 La valeur mesurée ne reflète donc pas toujours la réserve corporelle réelle en potassium.
Pour chaque baisse de 0,1 unité de pH, la kaliémie augmente artificiellement d’environ 0,6 mmol/L.
Inversement, en alcalose, elle diminue de manière équivalente.
Applications cliniques
Réanimation : gestion des désordres hydro-électrolytiques.
Urgences : interprétation correcte de la kaliémie en contexte d’acidose diabétique, sepsis, insuffisance respiratoire.
Néphrologie : ajustement des apports en potassium lors de dialyse ou perfusion.
Intérêt clinique
Permet une meilleure estimation des besoins réels en potassium.
Évite une correction inadaptée (risque d’hyperkaliémie fatale ou d’hypokaliémie sévère).
Utile chez les patients instables, polytraumatisés ou en acidose métabolique.
Limites
Formule d’approximation : ne remplace pas le suivi répété de la kaliémie réelle.
Ne prend pas en compte les pertes rénales ou digestives de potassium.
La correction doit toujours être intégrée au contexte clinique.
Conclusion
Le calcul de la kaliémie corrigée est un outil simple et précieux pour affiner l’évaluation du statut potassique chez les patients présentant des troubles acido-basiques. Il permet d’adapter les thérapeutiques de manière plus sûre et de limiter le risque d’erreurs de correction.