Introduction

Le syndrome méningé désigne un ensemble de symptômes résultant d’une irritation ou d’une inflammation des méninges, membranes enveloppant le cerveau et la moelle épinière. Il constitue une urgence médicale, car il peut révéler des pathologies graves telles que la méningite ou l’hémorragie méningée. La reconnaissance rapide de ce syndrome est essentielle pour initier une prise en charge adaptée et prévenir les complications sévères.

Mécanismes et complications

Le syndrome méningé survient principalement lors de deux situations :

·       Méningite : inflammation des méninges, le plus souvent d’origine infectieuse (bactérienne ou virale), parfois fongique ou parasitaire.

·       Hémorragie méningée : généralement consécutive à la rupture d’un anévrisme intracrânien, provoquant une irritation méningée par le sang diffusé dans l’espace sous-arachnoïdien.

L’irritation des méninges provoque une réaction inflammatoire responsable des symptômes caractéristiques. Les complications varient selon la cause :

·       Méningite bactérienne : risque de choc septique, de troubles neurologiques persistants (déficits moteurs, surdité, troubles cognitifs), voire de décès en l’absence de traitement précoce.

·       Hémorragie méningée : risque d’hypertension intracrânienne, d’hydrocéphalie, de vasospasme cérébral et de séquelles neurologiques graves.

Symptômes

Le syndrome méningé se manifeste par une triade symptomatique classique :

·       Céphalées intenses : douleurs diffuses, continues, souvent insupportables, exacerbées par la lumière (photophobie), le bruit (phonophobie) ou les mouvements de la tête. Elles surviennent de façon brutale et ne sont pas soulagées par les antalgiques habituels.

·       Vomissements : survenant fréquemment en jet, spontanés, parfois sans nausées préalables. Ils sont précoces et peuvent être favorisés par les changements de position.

·       Raideur de la nuque : contracture réflexe des muscles cervicaux, rendant difficile ou impossible la flexion passive de la tête vers le thorax. Elle s’accompagne parfois de douleurs irradiant vers le dos et de signes neurologiques associés (signe de Kernig, signe de Brudzinski).

D’autres signes peuvent être présents :

·       Fièvre, troubles de la conscience, agitation, somnolence, voire coma dans les formes sévères.

·       Constipation, troubles du rythme cardiaque ou respiratoire dans les cas avancés.

Diagnostic

Le diagnostic du syndrome méningé repose sur :

·       L’examen clinique : recherche systématique de la triade méningée (céphalées, vomissements, raideur de nuque) et des signes associés (photophobie, phonophobie, troubles de la vigilance).

·       Tests spécifiques : mise en évidence des signes de Kernig et de Brudzinski, qui traduisent une irritation méningée.

·       Ponction lombaire : examen clé permettant l’analyse du liquide cérébrospinal (LCS). Elle confirme l’inflammation méningée par la présence d’une pléiocytose (augmentation des cellules) et oriente vers l’étiologie (bactérienne, virale, hémorragique).

·       Imagerie cérébrale (scanner ou IRM) : réalisée en urgence en cas de suspicion d’hémorragie méningée ou avant la ponction lombaire si risque d’engagement cérébral.

La distinction entre syndrome méningé aigu (urgence diagnostique et thérapeutique) et syndrome méningé chronique (évolution sur plusieurs semaines) est essentielle pour orienter les investigations étiologiques.

Suivi et prévention

La prise en charge du syndrome méningé dépend de sa cause :

·       Méningite bactérienne : antibiothérapie en urgence, hospitalisation, surveillance neurologique rapprochée et mesures de réanimation si besoin.

·       Hémorragie méningée : prise en charge neurochirurgicale spécialisée, contrôle de la pression intracrânienne, prévention des complications vasculaires.

La prévention repose sur :

·       Vaccination contre les agents responsables de méningites (méningocoque, pneumocoque, Haemophilus influenzae).

·       Dépistage et traitement des facteurs de risque vasculaires pour limiter la survenue d’anévrismes intracrâniens.

Un suivi neurologique est souvent nécessaire pour dépister d’éventuelles séquelles et adapter la rééducation.

Conclusion

Le syndrome méningé, marqué par des céphalées intenses, des vomissements et une raideur de la nuque, est un signal d’alarme devant toute suspicion de méningite ou d’hémorragie méningée. Son diagnostic repose sur l’examen clinique, la ponction lombaire et l’imagerie cérébrale. Une prise en charge rapide et adaptée conditionne le pronostic, soulignant l’importance d’une reconnaissance précoce et d’une prévention ciblée, notamment par la vaccination et le suivi des facteurs de risque.

Références :

  1. https://urgences-serveur.fr/IMG/pdf/syndrome_meninge_adulte.pdf
  2. https://www.cen-neurologie.fr/second-cycle/meningites-meningoencephalites-abces-cerebral-chez-ladulte-et-lenfant
  3. https://www.em-consulte.com/article/664/syndromes-meninges-diagnostic-et-conduite-a-tenir
  4. https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/meningite-aigue/symptomes-diagnostic-evolution
  5. https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/meningites-meningocoques
  6. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-du-cerveau-de-la-moelle-%C3%A9pini%C3%A8re-et-des-nerfs/m%C3%A9ningite/m%C3%A9ningite-virale